Partage de savoirs: les conserves
L'idée germait déjà depuis un moment. L'envie de faire découvrir l'Afrique à nos congénères était là, mais nous souhaitions le faire autrement. C'est donc via l'angle du «voyage solidaire» que nous avons été creuser et, en janvier 2018, nous avons accueilli Véronique qui, en bonne agricultrice du Vully, a décidé de partager son savoir sur les conserves.
Il est 6 heures, Douala s'éveille... Toutes les affaires sont prêtes, devant la maison. Il reste à trouver le taxi qui traversera la ville de part en part pour rejoindre Ndogpassi, où un atelier «tomates en conserves» est prévu ce mercredi. Nous arrivons après avoir bravé les bouchons inhérant à la capitale économique du Cameroun.
L'installation est vite mise en place. Maman Anne s'est occupée du bois, Kamga organise les foyers et nous déchargeons deux paniers de tomates achetées à l'Ouest ainsi que quelques dizaines de bocaux de seconde main. Les femmes du quartier arrivent gentiment avec leur marmite et leurs épices. Une petite vingtaine de femmes ont répondu présentes pour l'atelier.
Découvrez avec les femmes de Ndogpassi comment réaliser des conserves de tomates
Rinçage des tomates et découpe en quartiers constituent la première étape. Puis les marmites sont mises à contribution et, dans une très bonne ambiance, elles mijotent le temps de se rafraîchir. En effet, il fait pas mojns de 40 degrés en cette période, au Cameroun.
Vient le moment important, celui de la mise en conserve de la sauce, cruciale pour garantir sa conservation durant plusieurs mois, sans frigidaire. C'est la solution «à chaud» que Véronique a préféré. En effet, celle-ci ne demande que très peu de matériel et peut être reproduit facilement et à bas coût un peu partout. Les bocaux et leurs couvercles sont nettoyés soigneusement puis plongés dans de l'eau bouillante. Une fois la sauce remplie, un film plastique transparent vient garantir une bonne fermeture (surtout pour du matériel réutilisé). Fermé, le bocal est tourné à l'envers pour faire chauffer le couvercle et enlever un maximum d'air et le tour est joué.
L'expérience aura réuni des femmes de tout âge à Ndogpassi, dans la banlieue de Douala
L'idée étant le partage, après une petite collation préparée par la maîtresse des lieux, les femmes présentes enseignent quelques pas de danse à Véronique et sa fille Céline, sur des airs traditionnels et actuels et, pour le plus grand bonheur de tous, l'activité se termine en se déhanchant.
Ce fut une expérience très enrichissante et inoubliable!
Véronique Guilland, Lugnorre (Suisse)
«Ce fut une expérience très enrichissante et inoubliable» nous confie Véronique. Au final, elle aura offert une journée de son temps sur son séjour pour aller au delà des paysages de carte postale qu'offre le pays, à la rencontre d'une population locale ravie de l'échange. De quoi nous conforter dans cette vision qu'en donnant de l'argent, l'un des deux s'appauvrit, mais en partageant son savoir, les deux s'enrichissent mutuellement et – évidemment – nous motiver à réitérer l'expérience.
Alors, à qui le tour?
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