De la côte... à l'Ivoire!
L'arrivée en Côte d'Ivoire a été plutôt sportive. Le contraste était saisissant après notre périple sénégalais et notre douce vie à Mbodienne. Il faut dire qu'Abidjan est l'une de ces mégapole qui n'a rien à envier aux autres grandes villes du globe tant au niveau des infrastructures que de l'agitation générale...
Abidjan et ses quartiers
Pour être franc, il nous aura fallu quelques jours pour atterrir après le Sénégal. Abidjan nous a saisi par surprise: la chaleur et l'humidité bien sûr, mais aussi la grandeur et l'effervescence de la ville. Par contre petit-a-petit, nos incursions se sont fait plus naturellement et de plus en plus en profondeur.
Danse avec la star (Armel) dans la cour de notre maison à Cocody
Cocody
C'est dans ce quartier que commence notre aventure ivoirienne. Une charmante maison baptisée Zakuma par Delphine et Inza, les charmants propriétaires, en référence à un parc du Tchad. Elle nous servira de camp de base pour tout notre séjour. Les matins, c'est cours de danse avec Armel, rencontré par Josi à l'Ecole des Sables (lire l'article). 1 heure de sport avant de démarrer la journée et une chorégraphie commune à la clé! Le quartier est immense et est divisé en plusieurs zones. On y trouve de tout et c'est là que nous assisterons à un festival culinaire sponsorisé par... Maggi (ça ne s'invente pas!), là aussi que nous rencontrerons Instant Chocolat ou que nous savourerons une pièce de boeuf d'Ouagadougou dans l'étonnant Bushman Café (voir les images).
Endroit aussi inspiré qu'inspirant, le Bushman Café | ©Photo by Keniwa
Plateau
Grattes-ciel, bâtiments high-tech et surfaces commerciales composent ce petit Manhattan ivoirien. Nous y avons fait un petit tour et quelques petites danses improvisée dans la rue, mais ça aura surtout été l'occasion de voir des milliers de chauves-souris se réveiller d'un coup et tournoyer dans le soleil couchant. On se serait cru à Gotham City! Il ne manquait plus que Batman ; ) Nous y sommes aussi retourné pour découvrir les bonnes affaires d'Uniwax avec des revendeurs «semi-gros».
Uniwax, l'usine est installée depuis des dizaines d'Année dans le quartier de Yopougon
Yopougon
Nous nous étions déjà fait une idée d'Abidjan et en particulier de Yop'city grâce à l'excellente BD d'Aya de Yopougon. Et nous n'avons pas été déçu. D'Asito ou nous avons dégusté un poisson dantesque (qui s'est finalement avéré chinois...) aux petits maquis où l'on peut déguster de l'aguti ou des tripes bien assaisonnés en passant par les boites où l'on a expérimenté le didjé et coupe-décalé avec Céline et Armel jusqu'aux petites heures! Mais le moment fort restera la visite d'Uniwax (voir l'article), qui crée plus de 1800 nouveaux design de pagnes par an! L'usine est implantée depuis de nombreuses années dans cette énorme commune de 2 millions d'habitants!
L'opération était parrainée par la Permière Dame de Côte d'Ivoire
Attécoubé
Grâce à l'association Plus de Vie, nous aurons aussi la chance de participer à la campagne de vaccination de 10'000 enfants contre la fièvre typhoïde. Il y a foule en ce samedi matin dans ce quartier populaire de la ville. En effet, «Maman Dominique» la Première Dame de Côte d'Ivoire et toutes les grosses huiles seront présentent à la partie officielle. Nous assisterons même à la cérémonie dans la tribune d'honneur aux côtés de cette dernière!
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Binjerville et Grand Bassam
Si la première bourgade, située à une petit heure d'Abidjan, ne nous aura pas laissé un souvenir impérissable, La seconde aura été une vraie découverte.
La photo du litige, finalement dévoilée!
Binjerville
Bon, il faut dire qu'à Bingerville, ça a plutôt mal commencé. Nous avons été accueilli plutôt froidement par les gardiens du Jardin Botanique, un endroit qui fut - paraît-il - très touristique par le passé... Au final, nous sommes partis sans avoir rien vu, si ce n'est une elle allée avec de grands bambous... Une bisbille autour d'un prix exorbitant pour prendre de simples photos aura eu raison de notre visite là-bas. Il s'en fallu même de peu pour que j'ai la chance d'écrire un article sur les geôles ivoiriennes...
Shooting dans les rues de Grand-Bassam, l'ancienne capitale de Côte d'Ivoire
Grand-Bassam
Par contre, l'accueil à Grand-Bassam fut exactement l'inverse! Grâce à Olivier rencontré dans une boutique de wax, nous avons été accueilli par son grand-frère, Maire non-officiel de ville. Eric est un humaniste engagé, consultant en économie de formation, proche et respecté des politiques mais empêcheur de tourner en rond et grand adepte du Black Spirit. Bref, nous avons beaucoup échangé avec lui et, entre 2 verres avec vue sur la lagune ou la mer, nous avons pu voir la ville et ses bijoux architecturaux du temps colonial. Classés au patrimoine mondial de l'UNESCO, la plupart des bâtiments tombent en ruine mais donnent un charme particulier à la ville. Sur le retour, nous visitons le magnifique centre artisanal spécialisé dans les batiks, entres autres. En un mot: magnifique!
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Yamoussoukro, Tiébissou et Kossou
Après plusieurs jours de vie citadine, nous ressentons l'envie de bouger un peu plus à l'intérieur du pays. Si Mans ou Korhogo nous attiraient initialement, c'est finalement dans la région de Yamoussoukro que nous irons rouler notre bosse durant quelques jours.
Grandiose ou démesurée? La basilique de Notre Dame a Yamoussoukro, ? plus grande que celle de Saint-Pierre à Rome ? divise...
Yamoussoukro
Cette ville - capitale actuelle de la Côte d'Ivoire - n'était encore qu'un village en 1960. Mais le premier Président Houphouët-Boigny en a fait une ville politique avec nombre d'institutions et d'écoles importantes. Le Palais présidentiel, inhabité depuis son décès en 1992, est connu pour son lac regorgeant de caïmans. Mais l'attraction principale est sans conteste la Basilique Notre-Dame, un édifice grandiose et démesuré perdu au milieu d'une cocoteraie. Les superlatifs manquent pour décrire cet édifice: le plus grand édifice religieux chrétien au monde (devant celle de Saint-Pierre à Rome), la plus grande surface de vitraux (7000 m2), des milliers de m2 de marbre importé d'Europe, ... Coût total: non défini*, don personnel du Président oblige...
Découverte du baoulé, ce tissu traditionnel ivoirien fabriqué par les jeunes de Tiébissou
Tiébissou
Joël, notre taximan officiel sur Yakkro, nous emmène vers ce village non loin de Bouaké, la deuxième ville du pays. A peine arrivés, nous voyons d'étranges machines en bois, avec des fils tendus sur plusieurs dizaines de mètres. De jeunes hommes tissent avec beaucoup de dextérité le baoulé, un tissu large de 15 cm et long de plusieurs mètres. Ensuite, ces bandes sont cousues ensemble pour former de beaux tissus colorés. La teinture est faite sur place, mais plus de manière traditionnelle. Les produits chimiques remplacent petit-à-petit les concoctions de plantes. On y découvre aussi la noix de cajou qui est cultivée dans toute la région. Dommage que ce ne soit pas vraiment la saison!
Retour à la terre avec la visite des champs de cacao à Kossou
Kossou
Si l'on vantait les infrastructures et notamment l'état des routes de Côte d'Ivoire, il semblerait qu'un axe ait été oublié: celui qui mène de Yamoussoukro à Kossou. Nous avons rarement vu une route aussi dégradée! Nous aurons même le droit à une crevaison à notre retour, ce qui nous forcera à faire du stop pour rejoindre la capitale...
Quoiqu'il en soit, grâce à notre contact avec Axel, le chocolatier ivoirien, nous avons la chance de visiter le collectif de femmes «Ecoya» (voir le lien sur YouTube) qui s'occupe de la récolte, de la torréfaction et du décorticage des fèves de cacao. Une visite très instructive et humaine qui nous donne la conviction qu'un produit sain et équitable ne suffit pas, mais qu'il faut aussi que les locaux eux-mêmes puissent transformer la matière première et apporter ainsi une valeur ajoutée les aidant à s'extraire de la seule dépendance aux cours du marché des matières premières. Tout un programme!
Et c'est sur ces saveurs envoûtantes et cacaotées que nous reprenons la route vers Abidjan pour la fin de notre séjour dans ce pays de cocagne avant de s'envoler pour... le Bénin!
(*) On parle d'un milliard de francs suisses, tout de même...