Karibu (bienvenue) to the wildlife!
Destination de transition entre Madagascar et l’Afrique de l’Ouest au départ, nous nous sommes dit qu’il serait dommage de ne pas s’y arrêter quelques jours. Et bien, nous avons très bien fait!
Avant de rencontrer Didier, un pote du collège qui a roulé un peu sa bosse en Afrique et qui s’est mariée à une kenyane, ce pays était le seul pour lequel nous n’avions aucun contact. Grâce aux nouvelles technologies et à un peu de chance, nous nous sommes revus à l’AfroPfingsten (un festival que nous vous conseillons vivement) et ce dernier nous a mis en contact avec un certain James qui nous a organisé un voyage adhoc sur place.
Marabout narguant les gratte-ciel de Nairobi
Nairobi
Dès notre arrivée, nous sentons tout de suite la différence avec notre précédente destination, Madagascar. La langue bien sûr, mais aussi l’esprit «so british» qui y règne et – surtout – l’impression d’un pays plutôt doté de bonnes infrastructures. Autoroute à 8 pistes, buildings au centre-ville, paiement par carte de crédit dans la plupart des établissements, vraie 4G, parc automobile récent, routes en bon état et j’en passe... Du moins pour l’heure, à Nairobi, capitale économique de l’Afrique de l’Est avec ces 4 millions d’habitants et son petit air new yorkais, la poussière en plus.
Sinon, la ville ne nous aura pas plus marqué que cela, mais nous y reviendrons en fin de séjour et la visiterons un peu plus activement. Nos 2 nuits à Ndemi Place nous auront donné l’occasion d’atterrir en douceur et de jouer à cache-cache avec les singes lors du petit-déjeuner. Le mercredi, Steve notre guide pour tout le séjour, nous emmène à l’aube et nous sortons de la capitale en croisant plusieurs Matatu, des bus de transport rivalisant d’ingéniosité pour attirer les clients, musique à fond, écran géant, peinture de carrosserie à la « Jacky » etc... il faudra absolument en tester au moins un (mais lequel choisir?).
Premier Safari sur les traces des éléphants
À la découverte des espaces sauvages
Notre première destination sera Aberdare National Park, une réserve très verdoyante où vit une faune importante, mais pas toujours facile à voir. Après avoir pris nos quartiers au très chic Rhino Watch Lodge, nous vivons notre premier « game drive ». Buffles, antilopes, phacochères et autres babouins auront été nos premiers trophées, excusez-moi l’expression ; )
Le lendemain, nous partons aux aurores et nous nous attachons les services d’un ranger armé pour la visite du parc un peu plus en profondeur. Le lever du soleil est splendide et, pendant que nous filons vers les chutes spectaculaires de Chania, nous tombons nez-à-nez avec une bande de hyènes... Plutôt impressionnant! Après un petit déjeuner en pleine nature, nous entamons là descente vers les chutes d’eau. Très belle énergie, d’autant plus que le soleil commence à nous réchauffer (et oui, ça caille bien ici le matin). En remontant, Abigaëlle ne peut s’empêcher d’exprimer sa surprise et le ranger de montrer son efficacité, fusil à la main: ce n’était qu’un lièvre sauvage qui passait par là, Ouf!
Après avoir sillonné le parc et vu d’innombrables buffles, antilopes et autre oiseaux, nous apercevons au loin un éléphant! Instant magique, celui de découvrir l’un des animaux les plus impressionnant et emblématique du continent. Celui-ci n’a plus qu’une défense. Le ranger nous explique qu’en se battant, il se peut qu’il ait cassé l’une d'elle. Nous ne pouvons nous empêcher de penser au braconnage qui sévit un peu partout et apprenons avec effroi qu’un éléphant a été tué la veille, dans ce parc-même...
Thompson Falls - La puissance des éléments
Le lendemain, nous profitons encore un peu du lieu à la vue imprenable sur le Mont Kenya et ses neiges éternelles avant de partir vers le nord-ouest, direction Nakuru. Voyant notre plaisir face aux cascades, Steve fait une halte aux Thompson Falls. Celles-ci peuvent s’admirer facilement depuis le haut, mais Josi et moi tentons la descente pour se retrouver face à ces trombes d’eau dégageant une énergie folle. Le moment vécu est mystique et nous communions avec cette nature, puissante et forçant le respect.
Notre hébergement pour la nuit à Punta Millias (zèbre en swahili) a un charme fou: mobilier en bois brut, demi-pirogue en guise d’armoire, salle de bain et pierres naturelles, le tout est simple mais très efficace. Il faut dire que depuis le début de notre séjour ici, nous sommes impressionnés par le savoir-faire et les finitions impeccables des objets fait-main.
Jambo Sana...
Kakamega Forest
Lieu peu prisé des touristes car un peu à l’écart et non doté d’animaux aussi impressionnants que les Big Five que nous croiserons peut-être au Masai Mara, cette région nous a attiré par son climat spécifique: il pleut très souvent et ce doux clapotis commençait à nous manquer ; ) Sur la route, les champs de thés se déploient et épousent tendrement le paysage vallonné. En plein milieu de la forêt, nous découvrons Rondo Retreat, un ensemble de petites maisons plutôt... dépaysantes! On se croirait dans un film anglais! L’endroit n’est pas sans rappeler la maison de Karen Blixen dans Out of Africa. Nous faisons un plongeon dans le passé, à la fois charmés et mitigés par le côté très colonial qui se dégage de l’ensemble. Quoiqu’il en soit, la nature environnante est superbe et le petit salon, avec sa cheminée et ses fauteuils d’époque nous fait littéralement craquer...
Abraham, notre guide pour la journée nous rejoint et nous entrons dans cette nature verte à souhait, à la découverte des espèces endémiques, du travail de la KCCE et de la forêt primaire, la dernière du Kenya. Une très belle sortie ponctuée par une petite danse en équilibre sur un tronc d’arbre accompagné par nos guides chantant l’air de Jambo Sana! Le soir, nous partageons le repas avec Abraham et sa famille dans leur maison. Un vrai moment authentique et convivial, loin des restaurants à la nourriture occidentalisée plutôt fade. Poulet, ugali et feuilles d’épinards nous ont ravi les papilles!
Bienvenue en terres Masai
Le Masai Mara
Le lendemain, long trajet en vue... La journée va y passer. Nous en profitons pour réviser les cours avec les filles, admirer les paysage et la vie de Kényans installés en bord de route et se relaxer. L’arrivée vers le parc ne nous laisse pas indifférents avec ses Masai drapés de rouge et quelques animaux sauvages, le tout dans la lumière flamboyante du coucher de soleil... Le ton est donné!
La réserve tient toutes ses promesses avec ses 1500 km2 de vastes plaines abritant tous les animaux du générique du roi lion, et même plus ; ). Voyage à lui tout seul, cette incursion en terres Masai avec ses centaines de milliers d’animaux sauvages resteront un souvenir inoubliable! Il y a tant à dire et à montrer – 4000 clichés tout de même! –que nous vous invitons à lire notre article à ce sujet, avec une sélection d’images seulement, je vous rassure ; )
Masai Village
Après un dernier «game drive» dans la réserve, nous en profitons pour visiter le village Masai du coin avec sa culture, ses rituels, ses hommes bardés de tissus écarlates et ses petites maisons en bouse de vache. Le moment est sympa, même si l’on sent que l’affaire est rondement menée, le tout plié en moins d’une heure. Danse traditionnelle, allumage du feu à main nues, artisanat local et visite de la maison du chef – bien à l’abri des regards – pour une petite donation destiné à l’écolage des enfants... Il est difficile de blâmer ce système, cette population ayant été spoliée de ses terres et traditions pour créer ces réserves dans lesquelles nous venons nous extasier.
Quoiqu’il en soit, ce voyage en terres Masai nous laissera un souvenir inoubliable!
Plutôt que celles de l'enfer, c'est plutôt les portes du paradis au Hell's Gate...
Lac Navaisha - Hell’s Gate NP - Nakuru
Nous filons ensuite vers le lac Naivasha bordé de serres cultivant des millions de roses, l’un des gros business du Kenya. Le Carnelly’s Camp au bord du lac nous permet de passer un agréable séjour façon camping Premium. L’occasion aussi de faire un petit tour sur le lac avec Bruno et d’admirer de nombreux oiseaux exotiques.
La visite du Hell’s Gate nous a attiré car c’est le seul parc avec animaux sauvages dans lequel on peut se promener à pieds ou en vélo! En effet, les prédateurs, à part les hyènes, sont absent de cette réserve. Après une petite demi-heure de marche, nous tombons sur la Fisher’s Tower, monolithe de pierre ou femme cristallisée selon la légende Masai... Josi et Abi en profitent pour l’escalader sous nos yeux admiratifs. Puis nous partons vers les gorges, superbe fracture terrestre aux méandres très photogéniques et dont l’eau fumante qui ruisselle des falaises semble toute droite sortie des entrailles de la terre. Le fin de la ballade donne lieu à un point de vue magnifique sur la vallée.
Nous profitons également de ce séjour pour partir vers Nakuru, siège de l’entreprise Bagamoyo qui fabrique des sacs en wax magnifiques afin de soutenir les personnes atteintes du Sida ainsi qu’un orphelinat. Une magnifique rencontre! lire l’article
Last but not least
Puis c’est déjà le moment de retourner sur Nairobi. En route nous faisons halte à la Kambiethu Farm, qui produit du thé et des légumes et où nous avons l’occasion de prendre un très bon lunch, le tout dans une magnifique propriété. La doyenne nous y accueille chaleureusement et nous explique la récolte ainsi que la fabrication du thé dans ses plantations. Celles-ci ne sont pas sans rappeler les plus beaux vignobles du bordelais...
Enfin, nous arrivons à la capitale et prenons nos quartiers au Stedmak’s Garden, sorte de parc d’attraction à la kenyane... Dernières sorties en ville, visite du KICC – véritable emblème de la ville – et le Girafe Center dans lequel nous pouvons donner à manger à des girafes. L'occasion aussi de marchander quelques objets au central market et de voir les Bomas of Kenya, spectacle destiné à nous faire découvrir des différentes danses ethniques du pays. Nos deux grandes auront pu goûter au joies de la piste pour une dernière danse avant que les sirènes (ou les griots?) de Bamako nous appellent de leurs voies envoûtantes...
Asante sana Kenya & Kenyans - We love you!