Madagascar | Antananarivo
Après tout ce que nous avons pu lire et entendre avant notre départ, nous sommes arrivés plutôt sur la défensive dans la capitale malgache. Regards croisés sur le début de la première étape Madagascar!
Les quelques petites tracasseries administratives passées et la déclaration d’un bagage manquant, nous sommes accueilli par Parfait, gérant d’un petit hôtel à proximité de l’aéroport. L’accueil est chaleureux et bienveillant et quelques minutes plus tard, nous prenons nos chambres surplombant un petit patio avec piscine. Il y a peu de chance que l’on puisse en profiter, il fait frisquet en cette période hivernale...
La ville
Le lendemain, après avoir pris nos quartiers dans une petite résidence non loin, nous faisons connaissance avec Lala et Desiree, les parents de Patricia, une connaissance malgache que nous avons rencontré en Suisse et dont nous soutenons l’association. Ils nous accueillent avec gentillesse et sourires, une marque de fabrique ici à Mada. Nous en profitons pour partir à la découverte des abords de la ville et optons pour Croc’Farm, une ferme où vivent en semi-liberté plusieurs animaux, dont quelques centaines de crocodiles... Impressionnant!
Le jour suivant est consacré à la ville. Nous nous levons aux aurores pour éviter les bouchons légendaires sur la route principale qui mène au centre-ville. Petit crochet par la gare d’inspiration art-nouveau avant de monter sur l’une des 12 colines avec une vue à couper le souffle sur la ville de 2 millions d’habitants. Visite obligée du palais de la reine, théâtre des remous politiques que connaît la capitale et le pays tout entier ces dernières années. En effet, ce dernier a visiblement été incendié il y a une vingtaine d’années à la suite d’élections contestées et le financement de sa reconstruction aura permis à certains d’en profiter pleinement alors que les conditions du peuple malgache se précarisent de plus en plus...
Notre guide local nous permet de découvrir les richesses et anecdotes du lieu. Bien que l’on se soit acquitté d’un forfait assez conséquent pour l’entrée et la visite, ce dernier n’en verra visiblement pas la couleur. Nous lui glissons alors quelques milliers d’aryaris, mais cela en dit long sur le système et la corruption qui constitue ici une économie parallèle à part entière...
Le retour est magique. Nous prenons un raccourci par la nouvelle digue en construction. Il y a peu, c’était encore une décharge s’étandant sur plusieurs kilomètres et aujourd’hui les rizières défilent sous nos yeux. On se croirait en Asie!
Antohibe
À peine remis de nos émotions, nous partons en direction d’Antoibe pour découvrir le village et l’association de Patricia. Sur la route, des familles de 7 à 77 ans cassent des cailloux pour les vendre comme matériaux de construction. La pauvreté extrême se dévoile au fur et à mesure. Nous apprenons que le salaire moyen avoisine les 30€ et que Mada est devenu l’un des 3 pays les plus pauvres de la planète. Pourtant, ce sont les sourires des enfants et la pudeur des habitants qui nous interpelle le plus.
Impression confirmée au village où des dizaines d’enfants s’agglutinent dans la cour de la maison de Lala et Desirée. Ils ont appris qu’il y avait un arrivage d’habits et affaires en provenance d’Europe. La sensation est particulière et la tension palpable. Est-ce que ce que nous apportons va pouvoir leur servir? Est-ce que nous aurons assez de choses pour tout le monde? Desirée appelle un à un les enfants et tient scrupuleusement une liste afin qu’une certaine équité soit respectée. Nous procédons à la distribution des affaires et sommes vite dépassés par les événements. Beaucoup d’habits de petites filles alors que se présentent face à nous des jeunes de tout âge... Nous faisons de notre mieux, nos enfants participent pleinement à la distribution et lâchons prise. Nous prenons conscience du plaisir qu’ils ont à recevoir quelque chose et ensuite, ils s’arrangeront entre eux...
Pour ponctuer cette expérience forte, nous sortons faire une photo tous ensemble dans la rue et sommes subjugués par la beauté du spectacle. Le soleil se couche droit devant nous et nous illumine de son éclat. Les habitants, la nature et le village tout entier se teinte de rouge. Nous entamons une danse collective au son de d’un autoradio et découvrons les pas de danse malgaches. La communion est là. Quel cadeau! Et bien sûr comme souvent, c’est celui qui donne qui reçoit le plus.
Il est temps pour nous de prendre congé et de préparer nos affaires pour la suite du périple, direction l’île Sainte-Marie. Changement de décor assuré.
Au final, notre passage à Tana s’est très bien déroulé et nous a permis d’entrer de plein fouet dans notre périple africain. Vivement la suite!